libéral et maternité
Article du 13 septembre 2011 sur égora.fr
Avoir des enfants ou s'installer en libéral......
Après avoir contribué à obtenir, en 2006, l'alignement du congé maternité des femmes médecins libérales sur celui des salariées, MG France demande aujourd’hui au gouvernement un nouvel effort en la matière.
Le syndicat s’appuie ainsi sur l’article 61 de la convention médicale - qui rappelle « l’importance de faire bénéficier les femmes d’une couverture maternité satisfaisante » - pour demander la mise en place d’un Avantage Conventionnel Maternité (ACM) pour toutes les femmes médecins installées en secteur 1.
Indemnité forfaitaire : 2 946 euros
Indemnités journalières forfaitaires : 48,42 euros
Cet ACM, égal à un Smic par mois de congé maternité, permettrait en effet aux femmes médecins libérales d’assurer les frais de fonctionnement de leur cabinet pendant leur arrêt. « Aujourd’hui, la prise en charge de la maternité n’est pas suffisante pour couvrir les frais très important liés au cabinet. Cela constitue réellement un frein à l’installation des jeunes femmes en libéral, explique ainsi le Dr Nicole Bez, chargée de mission Femmes médecins au sein du syndicat. Elles préfèrent fonder une famille pendant leur internat ou bien en étant remplaçante et repoussent du coup leur projet d’installation en libéral.»
Ainsi, Laure Lefebvre, médecin généraliste à Val-de-Rueil, dans l’Eure, assure avoir perdu 10 000 euros pendant sa 3egrossesse « en ayant travaillé le même nombre d’heures ». « Après avoir payé les cotisations sociales, il ne me restait plus rien pour vivre ! Heureusement que je vis en couple, parce que seule, j’aurais été incapable de tout assumer. » Et elle assure que son cas n’est pas le pire, puisqu’elle était remplacée, et qu’elle n’avait plus à payer les frais du cabinet.
27,4% sont généralistes
31% sont spécialistes, dont 52,1% gynécologues, 63,8% dermatologues, 7,7% chirurgiens et 4,2% neuro-chirurgiens
« De toute façon, ce serait suicidaire de s’arrêter sans être remplacée. » Elle est bien sûr favorable à la mise en place d’un ACM qui permettrait aux femmes libérales en congé maternité de toucher « un mini mum décent pour vivre », même s’il reste « faible par rapport à notre engagement et à notre niveau d’études », estime-t-elle.
En attendant, dans le cabinet qu’elle partage avec deux autres jeunes femmes médecins, une solution temporaire a été trouvée. Les frais de fonctionnement de leur consoeur en congé maternité sont assurés par les autres médecins.« L’Assurance maladie et la société ont tout intérêt à inverser la tendance et à pousser les jeunes femmes à s’installer si on veut faire face à la pénurie de médecins »,ajoute le Dr Bez. MG France estime que la mise en place de cet ACM coûterait entre 5 et 10 millions d’euros par an pour des « bénéfices énormes en termes démographiques ». En comparaison, l’avenant 20 de la convention, qui prévoit une majoration de 20% de la rémunération des médecins généralistes libéraux exerçant en groupe dans une zone déficitaire, coûte 20 millions d’euros par an pour un apport net, depuis 2007, de seulement 50 médecins en zones déficitaires.