médecin généraliste secteur 1 : la double peine

Publié le par alternativesenmedecinegenerale

MG investi qui tente de porter un projet solidaire, essentiel pour un juste soin pour tous, je subis la double peine :

 

celle de ne pas être du service public alors que je participe à l'accueil de tout un chacun; que par mon exigeance de qualité, d'écoute, je contribue à réaliser des économies de santé; que par ma rigueur, je ne prescris pas les médicaments qui défient la chronique...

 

celle de ne pas être libérale : les contraintes s'alourdissent, je ne fixe aucun de mes honoraires; pour augmenter mes revenus : le système accepte que j'augmente le nombre d'actes à l'heure au détriment de la qualité ; tout le monde s'en moque. Pas de chance pour moi, j'ai une éthique et une conscience qui m'interdisent d'agir au détriment de la qualité car je m'occupe de personne bien vivante ! Je suis auprès des gens.


Par contre, lorsque je suis malade (parce que ma prévoyance est privée) j'assume seule la poursuite du paiement de mes charges sans revenu : là c'est la touche libérale : parmi les bas revenus des médecins, je suis en proportion dans la tranche des médecins les plus imposés : CQFD : le libéral dans ses défauts...

 

Et voilà, que je tente de porter un projet de santé exemplaire sur un territoire dont la démographie médicale est bien basse en zone noire.

 

Et bien au nom, de "vous êtes libéral" quasi pas de soutien.

 

Oui, mais j'accueille tous les publics pour réaliser le soin primaire dans un projet de santé : personne ne le fait. Les études ont démontré la pertinence de ces projets pour le service rendu au public et pour les économies à la santé. Non, pas de soutien.

 

Pour organiser la structure, il y a des frais avec des contraintes d'un cahier des charges strict... mais non, vous êtes libéral ; pas de soutien.

 

Pourtant les entreprises pour créer de l'emploi (qu'elles délocaliseront au nom de la rentabilité) ont des aides financières.

 

Lorsqu'elles quittent les sites : la dépollution c'est nous : 700 000 euros en ce moment au coeur de ma ville pour dépolluer un site.

 

Ni libéral, ni service public, juste médecin généraliste relié au sens premier de son métier : être là.

 

 

complément en Juillet 2013 :

 

sur le site de la Fédération des Pôles de Santé et des MSP, à la  relecture des textes de lois, je réalise que nos structures sont bien reconnues comme relevant un service public ! Et bien MERCI !

 

par ici pour le lien



Publié dans Pensées diverses

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