Prenez soin de votre médecin généraliste !

Publié le par alternativesenmedecinegenerale

les dernières données de l'atlas de la démographie médicale par l'ordre ne sont pas encourageantes...

extrait de l'article d'EGORA Par Louise Claereboudt le 08-06-2023

 

-1146 généralistes en un an

Alors que les représentants des généralistes craignent une baisse de l’attractivité de la spécialité du fait notamment de l’ajout d’une 4e année de médecine générale – dont "le débat a été pollué", le vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins observe déjà une baisse des actifs réguliers (-1146 médecins généralistes en 2022). Entre 2010 et 2023, les effectifs de médecins spécialistes en MG ont baissé de 2% tandis que les effectifs des autres spécialistes médicaux (hors MG) ont cru de 17,9%, et ceux des spécialistes chirurgicaux de 19,6%.

Au 1er janvier 2023, 19 autres spécialités présentent des balances négatives : c’est-à-dire qu’elles subissent davantage de pertes d’actifs réguliers qu’elles n’en gagnent (comme l’ophtalmologie, avec -119 médecins en 2022). 33 autres spécialités connaissent une balance positive en 2022, notamment la médecine d’urgence (+363 médecins) ou encore la gériatrie (+214 médecins). Toutes spécialités confondues, la balance des actifs réguliers a été de -394 médecins entre le 1er janvier 2022 et le 1er janvier 2023. La plupart (59%) des médecins sortants d’activité régulière sortent pour retraite sans activité médicale ou pour faire du cumul emploi-retraite, ou pour d’autres motifs (19,4% radiation administrative, 15,7% activité intermittente, et 5,8% arrêt temporaire d’activité).

Par ailleurs, la part des MG parmi les médecins en activité régulière continue de baisser : 47% en 2010 contre 42% en 2023. A contrario, les spés médicaux (hors MG) représentent 45,2% des médecins en activité régulière, et les spés chirurgicaux, 12,8%.

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Un "abandonnisme" des étudiants et à la fin des études ?

Le Dr Mourgues a souligné la difficulté de faire des projections démographiques "avec de la matière fragile". Le vice-président de l’Ordre a en effet fait part de "remontées sur un abandonnisme, qu’il conviendra de mesurer, en études médicales", faisant un lien avec les récentes réformes des 1er et 2e cycles des études médicales, sans toutefois en dire davantage. Un phénomène qui "ne concerne pas que les futurs médecins", s’est-il empressé d’ajouter, citant entre autres les étudiantes infirmières. Le Dr Mourgues a souligné la difficulté d’obtenir des "remontées fiables" sur d’éventuels abandons durant les études : "Quand ils sont enregistrés au RPPS ou inscrits à l’Ordre, on sait, mais dans l’intervalle, on ne sait pas…"

"Ce qui nous paraît le plus inquiétant, c’est qu’il y a un abandonnisme à la fin des études", a ajouté le Dr François Arnault. "C’est-à-dire qu’après dix ans de formation et une qualification" les médecins diplômés "n’exercent pas ce métier". "Là, il faut vraiment s’interroger...", a-t-il déclaré. "Ce sont des indices très forts pour expliquer aux parlementaires et au Gouvernement que la désaffection des jeunes étudiants et des jeunes médecins diplômés se fait sur les conditions d’exercice", a-t-il lancé, adressant un message fort alors que la PPL Valletoux doit être examinée en séance publique à partir du 12 juin par les députés. Le président de l’Ordre a souligné le non-sens que représente la régulation à l’installation, "mais je pense qu’ils [les élus et l’exécutif] sont en train de l’assimiler et vont reculer là-dessus... mais ce n’est pas encore gagné".

Globalement, ces constats montrent que l’exercice médical tel qu’il est aujourd’hui "n’est pas attractif pour les jeunes médecins", a conclu le président de l'Ordre. "C’est le meilleur sondage qu’on puisse faire…" "Ouvrir le numerus clausus était indispensable, mais ce n’est pas suffisant", a-t-il plaidé, déplorant que les parlementaires et le Gouvernement les "écoutent" mais "ne passent pas aux actes". "Les projections seront certainement pire que ce que l’on imagine si nos parlementaires, nos gouvernants, continuent à charger la barque des médecins", prévient-il.

 

Publié dans Pensées d'actualité

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